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réflexions en première page.

les racines s’entremêlent…

“Dans le ciel, les branches d’arbres se croisent sans se toucher, et les greffes naturelles sont rares. Il en va autrement dans le sol. Les racines s’entremêlent et fusionnent souvent entre elles, avec celles d’autres arbres de la même espèce, ou même avec celles d’espèces différentes pour former un immense tapis enchevêtré de racines. Les greffes naturelles de racines permettent les échanges d’eau et d’éléments nutritifs. Ainsi, un arbre situé près d’une source d’eau peut alimenter un spécimen de la même espèce moins favorisé.”

Mythes et réalités sur les racines des arbres. Jean Pierre Parent, Jardin Botanique de Montréal.

Provoquer les hasards…

En janvier 2023 je cherchais des lieux d’expositions afin d’établir une liste de contactes, je tombe par hasard sur l’association CCTCA (le Conseil Citoyen Thiers Centre Ancien), j’envoie un message le 2 janvier, je reçois une réponse huit jours plus tard:

“Venez participer à notre exposition collective ouverte, l’accrochage sera le 14 janvier.”

Le temps de préparation était court mais parfois il faut se lancer, je me suis dit.

Être ouvert aux hasards…

Le 12 janvier, j’arrive dans le vieux centre médieval de Thiers bien en avance. En me dirgeant du parking vers le 36 rue de la coutellerie, je tombe sur le bien nommé “Atelier des Has’Arts”, je passe devant, j’hésite, je reviens et je pousse la porte de l’atelier.

Je scanne les créations exposées dans l’atelier et j’étais accueilli chaleureusement par l’artiste-créateur Catherine Boudal. Vu que j’avais le temps je ne pouvais pas réfuser l’offre d’un thé chaud et une opportunité d’apprendre plus sur l’univers artistique de Catherine et le vie culturelle de la ville de Thiers.

Être ouvert aux autres…

J’arrive finalement au 36, rue de la coutellerie pour être accueilli par Fabrice, un des piliers de l’association CCTCA. Tout de suite, j’étais sous la charme de ce lieu et par la générosité et les valeurs humaines de mon interlocuteur. Je me suis senti tout de suite à l’aise, je regarde la salle voutée et après courte réflexion, je me suis dis, je vais réduire la préparation au minimum, je vais amèner une peinture avec le titre “Tangled Roots”(racines entremêlées). Cette oeuvre a été inspirée par une photo prise par Amy Burvall, une artiste basée à Hawaii et un noeud dans mon réseau personnel d’apprentissage. Depuis tant d’années, ma vie d’artiste a été nourri par mes interactions et mes collaborations avec une multitude de compagnons de route en ligne.

Faire des liens, encore des liens…

Deux jours plus tard, j’arrive au vernissage avec ma peinture, je la pose sur un petit chevalet de table et je me trouve parmi les membres de l’association et leurs oeuvres d’art. Racines entremêlées en effet, deux ou trois heures de discussions conviviales entre des personnes partageant leurs oeuvres artistiques, leurs passions, leurs origines, leurs histoires, une soirée mausade de janvier 2023 au 36.

Des coups de fils à tisser…

Le 17 janvier, matin, j’étais en train d’enseigner un cours d’anglais à l’université quand mon téléphone sonne.

“Allo, C’est Flo.”

Flo? Flo? Flo?

“Er….?”

J’avais perdu le fil…

Avec mon attention partagée entre mes étudiants dans la salle de cours, et une oreille au téléphone j’avais du mal à suivre qui me parlait et de quoi on me parlait.

Finalement, avec beaucoup de mal, j’ai repris la ligne.

J’ai retrouvé le lien…

Mais bien sûr, c’était Flo du 36…on me proposait de faire une exposition à Thiers en juin.

Eh bien voilà.

Ces lieux, ces personnes, ces influences, ces histoires s’entremêlent dans mon esprit et m’interappellent.

Racines

Une exposition.

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parcours de l'artiste, français Simon Ensor parcours de l'artiste, français Simon Ensor

des rêves qui se dessinent…

Sensations de liberté…

L’art a depuis toujours été un moyen de m’échapper, de sortir de moi-même, du monde qui m’entoure, d’une page, que ce cela d’un après-midi de dimanche ennuyeux ou d’une classe à l’école, d’une réunion de travail, ou d’une conférence de recherche.

Dans mon blog touches of sense… cette quête pour ma liberté est un thème constant.

Ce qui est essentiel pour moi est de retrouver les sensations de liberté que j’ai toujours eu depuis mon enfance.

En devenant adulte, j’ai dû admettre que ma liberté de création peut être accentuée par un travail régulier et réflechi. Je continue ainsi, en me balançant entre mon savoir-faire et mes instinctes.

Malgré tout, je sais toujours me perdre dans l’acte de création et à force de répétition et de jeu, les gestes techniques deviennent instinctifs.

Des rêves qui se dessinent…

Griffoné sur un bout de brouillon, une image prend forme. Je m’échappe des attentes d’une participation scolaire. Je suis captivé par une ligne brute, par les couleurs, par cette esquisse inattendue.

(Traduit du texte original en anglais, touches of sense… 2014)

Cet art est toujours vivant

Je suis résistant aux formes acadèmiques, je me contente de ce regard aiguisé d’enfant qui m’accompagne et que je brandis encore. Il semble ignorant de rigeur, inconscient de science, né de l’instinct.

D’un bord de fenêtre, une page s’ouvre vers des horizons distants.

Je suis là encore, je revois le campement oublié depuis des années. Il y a la chaleur, le feu, il y a des milliers d’histoires à écouter. Elle était toujours là, pour moi, dans mes rêves d’enfant.

Comment expliquer que malgré les années qui nous éloignent de nous-mêmes on retourne toujours à son essence imperturbable, ses rêves…

Peu importe où mon chemin m’amenera, je suis préparé pour des voies imprévisibles, j’aurai besoin de peu de baggage.

Armé du souvenir d’un stylo Bic, d’un dernier bout de crayon et un étroit bord de fenêtre éclairé par le soleil, je serai libre.

Je serai autre, je serai ailleurs….

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parcours de l'artiste, auvergne, français Simon Ensor parcours de l'artiste, auvergne, français Simon Ensor

ces lieux d’histoires...

“Vue du Plateau de Gergovie V” 2022.

Le Plateau de Gergovie

C’est un lieu magique, un site archaelogique majeur, un point de vue panoramique merveilleux dominant les paysages auvergnants magnifiques qui l’entourent.

Voilà je suis là sur les traces des gaulois qui habitaient ici au sein de ces remparts, qui voyaient ces mêmes sommets des Puys du Sancy enneignés il y a deux mille ans.

Comment ne pas se sentir priviligié d’être présent dans un lieu d’histoires si riche, si beau?

Je me promène ici par toutes les saisons, seul ou dans la compagnie de ma famille ou mes amis.

Chaque fois, je me sens un attachment profond à ce pays qui a accepté à m’accueillir.

Je fais le tour du Plateau, je fais des pauses pour regarder les horizons lointains, pour observer au plus près la terre sur laquelle je marche, je fais courir mes mains sur les pierres, sur la mousse qui les couvrent.

“Sticks and Stones”. 2022

Je prends le temps pour scruter le ciel pour les tracées des avions qui survolent le plateau.

Je plonge mon imaginaire dans l’océan de nuages qui se remuent loin au dessus.

Le soir, au crépusucle, parfois, une brume enveloppe le plateau, voilant mon regard, brouillant mes sens.

Je me promène parmi des ombres du passé. J’ai le sentiment de devenir plus esprit que corps.

“Puy de Dôme vue du Plateau de Gergovie au crépuscule.” 2022

Un après-midi venteux.

J’écoute le bourdonnement des cerfs volants qui montent et descendent en dessinant des figures, jusqu’au moment qu’ils atteingnent leurs points de rupture et qu’ils s’écrasent sur le plateau.

Dessinant en plein air.

Je m’assieds sur un rocher, je m’allonge, je sors mon carnet d’esquisses. *

Je me mets à travailler les formes de ce volcan qui est devenu mon point d’attache en ajoutant des annotations.

Dessin du Puy de Dôme avec cerfs volants, en encre dans mon carnet d’esquisse, 31 décembre 2021

Il y a tellement d’images, de dessins, de peintures du Puy de Dôme faites par des autres qui existent.

Si certains diraient que refaire encore une image de ce volcan est un acte inutile, je m’en fiche.

Je suis en train de serrer mes liens avec ces paysages, de devenir corps avec ces formes qui coulent le long de l’horizon.

Ces images racontent mes propres histoires, mes propres relations avec ces lieux.

Je lis une annotation:

“Ces ondulations de terre me rappellent les formes de sables sur les plages de mon enfance à Blackpool.”

“Ribbed sand beach.” 2021

Toutes ces expériences, ces mémoires, ces émotions, se mêlent.

A chacun son Puy de Dôme…

De retour à la maison je me mets à peindre.

Je plante mon pinceau, comme autrefois les alpinistes plantaient leurs drapeaux aux sommets des montagnes.

Cette montagne à est à moi.

Que nenni! Pauvre sot! Tu n’est rien, rien du tout!

Ces gribouilles maladroitent laissent une trace d’un passage insignifiant!

“Vue du Puy de Dôme vue du Plateau de Gergovie.” 2022

Je repense mes relations avec ces terres.

Peut-être devrais-je dire que c’est moi qui appartient à ces volcans?

ces lieux d’histoires…

"Le Lakota était empli de compassion et d’amour pour la nature, et son attachement grandissait avec l’âge. (…) C’est pourquoi les vieux Indiens se tenaient à même le sol plutôt que de rester séparés des forces de vie. S’asseoir ou s’allonger ainsi leur permettait de penser plus profondément, de sentir plus vivement. Ils contemplaient alors avec une plus grande clarté les mystères de la vie et se sentaient plus proches de toutes les forces vivantes qui les entouraient.
Le vieux Lakota était un sage. Il savait que le coeur de l’homme éloigné de la nature devient dur. Il savait que l’oubli du respect dû à tout ce qui pousse et à ce qui vit amène également à ne plus respecter l’homme. Aussi maintenait-il les jeunes sous la douce influence de la nature."


Standing Bear, chef Lakota (Sioux)

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arboreal art roots…

Branching out.

As I have branched out into creating visual art, I can’t get around the continuing presence of trees.

Trees, drawn in graphite or ink, painted in watercolour, sometimes absent from an image but always present.

Here, I reflect on the tangled roots to this evident obsession.

Climbing trees

I had watched my brother from afar, clambering up the tree.

However hard I tried, I was simply not big enough to reach...

to reach up far enough, to pull myself up...to be big.

I rather had the impression that I was fated always to look on from below and admire.

Growing up is never fast enough when you are five years old and tree-challenged.

My brother took pity on me, or got bored with tree climbing and gave me a foot up.

That first foot up was all that it took to get me upwardly mobile and free.

Once the hidden hold had been pointed out, there was no stopping me.

The tree became my escape, my playground, my kingdom, my best friend.

Every day, on getting up and finishing breakfast, I would head out and up towards a future adventure.

The tree was an adaptable play partner.

I was a pirate in the rigging, Tarzan, lord of the jungle, a secret agent, a mountaineer...

On Sundays, I would hide and scare the ladies dressed up to the nines for the communion service.

On other days, I would practice walking out as far as I could on the higher branches to see how far they would bend down so that I could jump to the ground and scare my mother.

On one special day, I found that I could climb over a wall into a secret hiding place, protected by dense undergrowth and dangerous nettles and brambles. This would become my headquarters for planning operations.

It may not have spoken much, but I didn't let its mutism prevent me speaking for it as I included it in daily conversation.

I confided to the tree that it was a very special friend.

It was a good listener.

That tree lived on in my memory long after I had grown up and moved on.

Forty years later, I took my kids to see the house where it had been.

I was desperate to show them that tree.

We arrived, it had gone.

They probably wouldn't have understood its importance anyway.

Tangled routes

A series of hashtags tell the stories of my online connections over the past ten years, tangled routes indeed:

#rhizo14, #clmooc,#digiwrimo, #blimage…

If the tree, my childhood friend has long gone, over the years my relationships have grown rhizomatically across the internet. The image featured above, entitled “Tangled roots” (2019), was inspired by a photo taken by Hawaï based artist, speaker, and creativity mentor Amy Burvall who has played an important role in a number of collaborative mixed media projects that I have worked on over the years.

Another friend, connected educator-poet-musician, Kevin Hodgson, commenting my childhood tree story, writes:

“We need those trees to step up and get a wider view of things.

We need our personal vantage points, our refuges from the mass of traffic.

We need time to dream, to tinker, to establish relationships with objects, trees, and people.”

In a sense, both my visual and written art, the time I take during walks in city streets or in the countryside, to pause, to observe and contemplate, to sketch or to take photos, enable me to get a wider view of things.

Art, has always been a refuge and a vantage point, a means to build deep relationships between myself and my environment.

My ever evolving affinity groups of creative friends, like the tree of my childhood, offer me social and emotional support enable me to get away from the mass of traffic online and offline and to explore new unexplored lands.

I am thankful to the tangle of tree and human roots, they nourish and support me.

They keep me grounded.

“It is in the roots, not the branches, that a tree’s greatest strength lies.”

Matshona Dhliwayo

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